Lucas Le Gall
Mes parents ont été enrôlé dans la scientologie quand j’avais 10 ans. J’ai dû travailler pour « l’Eglise » à temps complet dès l’âge de 14 ans. A 15 ans et demi je suis parti pour le Danemark puis en Californie, au sommet de la pyramide.
Lucas Le Gall
L’organisation vend des services et des bouquins : apprentissage de psychothérapie et vente d’auditions. L’entreprise est structurée comme toutes les entreprises, avec une direction générale, informatique, direction de l’éthique. Il y a aussi une cellule communication et marketing… J’ai occupé de nombreux postes.
Lucas Le Gall
-Toute la mécanique repose sur l’emprise. Jusqu’à gérer la vie sociale de ses membres vis à vis des autres. Ce qui conduit à se séparer des autres membres de sa famille, de ses amis. L’emprise est à tous les étages.
Lucas Le Gall
Je consacre un chapitre à l’ambiance familiale. Et j’explique le peu de confiance que j’ai eu, très tôt, pour les adultes. Je vois bien que ces gens font n’importe quoi. J’ai eu une sorte de méfiance qui, avec le temps, m’a permis de détricoter tout ce que j’avais vu et entendu. J’ai décidé de partir, de m’échapper.
Lucas Le Gall
Le jour de mes 18 ans. Je parle d’évasion car je vivais dans un véritable camp, avec clôture et caméras. L’organisation vous prend vos passeports pour mieux vous tenir. J’étais à l’organisation maritime, que peu de gens connaissent. Mes parents étaient restés en France. Quelques mois après mon évasion, ils se sont fait virer pour « insuffisance de résultats ». La scientologie a un seul objectif : l’argent!
Lucas Le Gall
Je suis d’une nature résistante. Je pense que j’en suis sorti, que je suis sauvé. Mais quand je me suis évadé, à l’âge de 18 ans, je n’avais aucun diplôme. Je ne connaissais rien du monde dans lequel j’allais évoluer. Le corps est tellement mal traité par la scientologie (mal-bouffe, manque de sommeil, absence d’hygiène… ) que l’on apprend à vivre en dehors de son corps. Par exemple, j’ai porté pendant des années des chaussures trop petites de deux pointures, je ne comprenais pas pourquoi. On a des séquelles pendant des années. On ma infligé de mauvais traitements, des tortures, même, pendant des années. Si bien que l’on finit par couper toute communication avec son corps. Le but : c’est de soumettre et d’assurer la servitude. C’est une structure carcérale.
Lucas Le Gall
Par devoir de responsabilité, comme le font les lanceurs d’alerte. Il y a en France entre 50 et 90.000 gosses qui subissent peu ou prou des violences dans des sectes. Le silence est complice de ces exactions. c’est un devoir de citoyen.